Les clients qui achètent de l’or et le déposent à la banque sous forme non
allouée (voir également l'article wiki-finance sur la détention d'or physique), lui font en
réalité un prêt. Le stock d’or est ainsi rajouté aux réserves de la
banque et figure sur son passif. En tant que propriétaire légitime, la banque
s’en sert par conséquent dans ses propres opérations.
Les gold swaps représentent l’une de ces utilisations de l’or déposé par
les clients. Ils correspondent à des contrats selon lesquels une ou
plusieurs banques vendent de l'or contre des liquidités en
monnaie-papier. La spécificité de ces contrats est qu’ils contiennent
également la garantie de pouvoir racheter la même quantité d’or à une
date ultérieure (notion de swap).
Autrement dit, les opérations de gold swaps ressemblent aux gages d’objets pour récupérer à un moment donné de l’argent frais – comme auprès du Crédit mutuel en France – avec la possibilité de récupérer l’objet gagé en remboursant les liquidités prêtées, augmentées des intérêts.
Les banques peuvent être amenées à utiliser l’or physique non alloué de leurs clients dans des gold swaps notamment dans des situations de crise
de liquidités, i.e. quand elles ont des difficultés pour s’en procurer
sur les marchés.
A l'été 2010, des banques européennes étaient confrontées à des
problèmes pour s’approvisionner sur les marchés en dollars. Elles ont
ainsi été amenées à procéder à des gold swaps avec la Banque des
règlements internationaux (BRI). Généralement les détails de ce type
d’opérations demeurent confidentiels : l’information de leur existence a
été révélée grâce à la découverte d’une forte augmentation dans les
stocks d'or de la BRI.
Selon des informations ultérieures, 14 milliards de dollars auraient ainsi été « swappés » en contrepartie de 346 tonnes d’or, déposé par les clients et utilisé par les banques à cet égard.
Si l’or déposé auprès d’une banque est détenu sous forme non alloué, le
client n’a aucune garantie de pouvoir le récupérer. Étant donné qu’il
est considéré comme un créditeurs simple de la banque, il subirait des
pertes si la banque est acculée à la faillite.
Dans un tel cas, la banque elle-même serait dans l’impossibilité de récupérer l’or « swappé », incapable d’honorer le remboursement du montant de cash prêté par la partie cocontractante nécessaire pour finaliser l’opération de swap.
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